écrits et autres traces de lettres

Lettre à un ami : si ce n'était qu'une dérive d'un instant !!!!!!!!!

Lettre à un ami : si ce n'était qu'une dérive d'un instant !!!!!!!!!

26 Septembre 2025

Hélas, il semblerait que nous nous soyons égarés dans l'esprit du jeu d’une forme pensée dans lequel la raison individuelle arrive à ne plus être en mesure de comprendre le rapport à la vie par les sens ? Il en résulte une pensée moderne se formant au cœur d’une jungle de lettres avec lesquelles s’élaborent les notions en fonction des besoins intellectuels nécessaires à l’idée qu’un petit nombre d’individus se font quant à la conduite de la destinée de l’humanité dans le monde.

Pour l’essentiel, les notions influençant l’actualité de notre quotidien n’ont pas plus de poids que la fine trace de craie laissée en suspension sur le tableau noir d’une salle de cours. De manière générale, l’ensemble des idées avancées par le “savoir” n’ont plus de rapport avec la source une fois reconnue pour la valeur de leur intellection.

Ainsi, nous avons remplacé l’écoute du monde et du vivant par une vision mentale, postulée, de nature purement intellectuelle, dans laquelle le discernement sensoriel n’a plus à intervenir. Pourquoi solliciter la part émotionnelle nécessaire à la réponse physique de notre corps aux idées et aux événements, alors qu’il semblerait que tout ait été déjà énoncé et écrit dans les livres formant le savoir enseigné dans les grandes écoles, d’où sortent les dirigeants prédestinés aux plus hautes fonctions publiques ou privées ?

La dérive dans laquelle se précipite le monde, n’est pas écologique, mais politique, économique, philosophique, idéologique. Elle résulte d'une guidance planétaire qui a perdu de vue le garde-fou du bon sens si nécessaire à la préservation d’une pensée ajustée au vivant, riche d’empathie. Au lieu de cela, l’actualité humaine plonge dans une fosse de croyances, au fond de laquelle se réinvente systématiquement une forme de vivre ensemble imposée à tous les peuples de la terre. La mondialisation n'est rien de plus qu'une forme d’humanité uniciste, un cauchemar confit dans une morale martiale, manipulant les savoirs, quitte à tuer, à déforester, à surexploiter la nature avec le plus grand dédain au vivant et à la vie.

L’individu perd sa vertu, son éthique, son empathie et son bon sens en se soumettant aux préceptes codifiés dans une linguistique aux horizons restreints. C’est un peu vivre aux dépens d'une conscience morale coupant les ailes du discernement personnel.

L'homme que nous sommes devenus aujourd'hui a perdu sa liberté de penser, comme la faculté ontologique de l'appréciation et de la subjectivation. Il reste aux individus, la petite misère d'une raison raisonnante, soumise au diktat d'une conscience morale assujettie aux dogmes protecteurs d’une vision du monde enseignée dans certains séminaires réservés à une “élite”. Le produit de cette élite dans le monde démontre leur endoctrinement à un ensemble de notions abstraites, calculatrices tournant en boucle à la manière d’un mixeur broyant la moindre remise en question des projections infondées qu’un petit nombre d’individus imposent au reste du monde.

Dans ce triste déclin de la pensée humaine, on retrouve des personnes levant le bras droit à la manière d'un rituel que nous ne voulons plus voir.

D'autres se réclamant les élus de Dieu écrasent des peuples avec des bombes incendiaires, au nom d’une interprétation fallacieuse des textes sacrés prétendus reçus de la main même de Dieu.

D'autres encore, dans leur dérive intellectuelle, se proclament Dieu sur terre, imposant leur vision eschatologique à la face du monde.

Cependant, d'aucun d'entre eux, dans leur folie, ne sont en mesure de voir l'être des personnes, l’être des choses, l’être du vivant qu’ils soumettent à leur vision corrompue. Ils imposent, à l’expression multiple des humanités formant le genre humain, la pire des dérives fratricides de l'histoire de l'humanité. En arrière-fond de cette ignominie, s'inscrit en filigrane le jugement présent dans toutes leurs prises de position :”Tu n’es pas des nôtres !”

Se pose, alors, la question suivante : comment ces individus issus de familles fortunées, ayant eu le privilège d'étudier dans les universités les plus prestigieuses de la planète, sont aussi démunis d’esprit critique, d’éthique et de saine raison. ? La connaissance du savoir intellectuel est un risque majeur si elle s’enferme dans un cluster aux valeurs trop éloigné des réalités tangibles et du rapport de l’homme à son environnement. Pourtant, j’observe, dans l’actualité que nous traversons, cette tare additionnée d'une absence de savoir écouter l'autre, le monde, le vivant. C'est la triste mode fratricide des dirigeants qui pensent le monde depuis leurs silos dans lesquels fermente l’alcool de leur folie.

Les informations noircissant les pages des quotidiens révèlent chaque jour plus ce phénomène déroutant. Elles rendent évident la source ruinant le monde de la pensée humaine et les ressources naturelles de la planète, venant de ces individus issus de grandes familles ayant fréquenté les plus prestigieuses écoles de la planète. Grandes familles ??? Ne serait-ce pas plutôt le fait de clusters protectionnistes, avares de leurs acquis, au sein desquels se transmet de génération en génération, sous le voile d'une bonne morale cachant la pire forme de racisme en cinq mots: “Tu n’es pas des nôtres !"

Aujourd’hui, de nombreuses nations sont gouvernées par ce genre de cerveaux sur pattes ayant les yeux bridés par des œillères et une visière limitant leur esprit à la vision d'une raison raisonnante restreinte et conditionnée. Leur guidance s'échafaude dans l'horizon fermé d'une conscience morale, aseptisée de tout affect de laquelle se dictent les actions de leurs affaires ?

Autrement dit, notre destinée est conduite par des esprits calculateurs, froids, ayant perdu la vertu d'une pensée saine, fondée sur l'émotion, sur le discernement sensoriel et sur l’empathie.

Au vu de ce qui résulte de leur guidance dans le monde, je ne vois pas, dans leur comportement, de différence avec les asociaux, dont les traits comportementaux expriment un “déséquilibre constitutionnel ou précocement installé, caractérisé par une défiance du contrôle des émotions et des pulsions, avec insuffisance des mécanismes d’adaptation au milieu, qui détermine une personnalité psychopathique.”. Telle est la définition de la psychopathie donnée par le dictionnaire Le Grand Robert de la langue française.

Dans nos cités, vivant encore sous le régime démocratique (pour combien de temps encore), lorsqu’un individu à un comportement psychotique représente un danger pour lui-même ou pour les autres, est interné sous le statut “non volontaire”.

Combien faudra-t-il encore de morts et de désastres écologiques à l’actif de ces dirigeants pour que cette clause leur soit appliquée ?

F. Ledermann

l’humain de l’être – pour une écologie du vivant  /  La Gazette du Vivant

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Lettre à un ami : ...si ce n’est qu’une dérive d’un instant  L'année 2025 de François Ledermann est sous licence Creative Commons Attribution-NoDerivatives 4.0 International. Pour consulter une copie de cette licence, visitez https://creativecommons.org/licenses/by-nd/4.0/

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